Pô, le roman d’un fleuve

Paolo Rumiz

Informations générales

384 pages
Editions Hoëbeke
Mars 2014

Biographie de l’auteur

Paolo Rumiz, né à Trieste en 1947, tenu pour le plus grand écrivain-voyageur en Italie, est en passe de le devenir en France depuis la publication de ses deux premiers livres : Aux frontières de l’Europe (2011) et L’Ombre d’Hannibal (2012) chez Hoëbeke.

Présentation de l’éditeur

Un voyage à travers le plus grand fleuve d’Italie, mené par l’écrivain italien Paolo Rumiz en compagnie de canoéistes, de bateliers et de pêcheurs. Un voyage à la découverte d’un cours d’eau sauvage fait de rencontres, de nourriture et d’aventures. Une histoire racontée du point de vue du courant, qui se déplace vers le delta et ses magnifiques plages. Au-delà de ses rives, se trouvent les quatre régions les plus peuplées d’Italie, industrielles, bruyantes, polluées. Mais au milieu du fleuve, Paolo Rumiz et ses argonautes trouvent un espace non contaminé, un silence tel qu’ils se surprennent à chuchoter, d’une rayonnante beauté, malgré les catastrophes environnementales causées par l’homme.

Paolo Rumiz entreprend en 2012 ce périple sur ce fleuve secret qui est pour lui la quintessence de tous les fleuves du monde, hors de l’histoire des hommes ou entremêlé à elle. Pas de plan précis pour ce voyage : juste une rivière, un départ et un point d’arrivée, mais très vite, le voyage devient une histoire, venue de loin, une histoire de mémoire. Paolo Rumiz sait faire du Pô un véritable protagoniste, entièrement raconté à fleur d’eau, pour la première fois, dans un abandon des sens inédit, passionnant, qui réinterprète les couleurs des terres et des fonds, les mets, les vins, les dialectes, les yeux qui l’interrogent, l’effleurent, le scrutent. Et puis, il y a les rencontres avec le « peuple » du fleuve.

Sur le fleuve, l’aventure devient un roman, un voyage intérieur, une aventure tirée de l’imagination, caressée par des fantasmes, à deux pas de l’âme.

Extraits
« Aujourd’hui, il n’y a pas beaucoup d’endroits en Europe capables de laisser imaginer ce qu’a pu être ce marécage, dit Valentina en regardant avidement autour d’elle. Je ne vois guère que le confluent de la Drave et du Danube pour en donner une idée… ». Et de décoller à la verticale avec une de ses évocations fantastiques. « Là-bas, il s’agit d’une véritable mer de plaine, soupira-t-elle ; elle fourmille de faune sauvage, construit son monde particulier d’îles, de forêts et d’étranges personnages, et elle se caractérise par des levers et des couchers de soleil d’une beauté faramineuse. » p.127

« Quiconque voyage sait que le temps est élastique. La même route parcourue dans des circonstances différentes peut paraître soit très longue, soit courte ; et sur l’eau, cette perception devient encore plus forte. D’abord, chronos, les plages de la grande activité, scandées par les rendez-vous et les préoccupations. Ensuite, aiôn, qui est tout à fait autre chose : le présent infini, incommensurable, éternel que l’on savoure dans les moments d’oisiveté, et que seuls les dieux peuvent mesurer. Et puis enfin kairos, qui signifie l’occasion, l’imprévu qui vous coupe la route et fait basculer votre vie. » p.349

Critiques

«Quand le voyage devient un art d’appréhender, dans le même mouvement, l’espace et le temps. Et la littérature, un bain d’humanité.»
Michel Abescat, Télérama


« C’est l’histoire d’un fleuve, le plus imposant d’Italie : « la dernière terre d’aventure de la Péninsule », dit Paolo Rumiz… Oui, par-delà la nostalgie pour la beauté d’une Italie disparue, ou en voie de disparition, le livre signé Paolo Rumiz et intitulé «Pô, le roman d’un fleuve» est une histoire de civilisation. Le récit envoûtant des mille sortilèges d’une descente du Pô en canoë. Le Pô, le fleuve le plus imposant d’Italie avec ses 652 kilomètres, qui parcourt la Padanie (l’Italie du Nord) comme un serpent, passant par Turin, Milan, Ferrare et Plaisance avant de s’abîmer dans l’Adriatique…
En écoutant la voix du fleuve, de ce monde mythique en voie de disparition, en racontant comment chaque kilomètre a été une découverte, Paolo Rumiz a fait du Pô un espace de légende…
Paolo Rumiz, admirablement traduit par Béatrice Vierne, vient d’écrire la plus belle des «initiations au fleuve».
Marcelle Padovani, Le Nouvel Observateur, 27/03/2014

« Dans « Pô, le roman d’un fleuve », le grand reporter Paolo Rumiz fait de son aventure un roman, un voyage intérieur entre deux eaux, deux rives, deux rêves… Pourquoi le lire ?…Parce que c’est un roman, c’est même annoncé dans le titre, c’est une aventure, c’est un roman d’aventures. Parce que c’est un fleuve, oui, mais de papier, beau à contempler, beau à traverser, beau à se damner, avec ses affluents, ses confluents qui vous embrassent comme des lassos et font tourner la tête. Parce que c’est un voyage, oui, mais intérieur, pourquoi pas une illusion, le songe enchanté d’une nuit ou de toute la vie. Et parce que quand c’est trop beau pour être vrai, a priori, c’est que le romancier a bien fait son travail. Paolo Rumiz est un revenant. Un lémure du temps béni où le roman était romanesque, et où c’était encore un pléonasme. »

Marine de Tilly, Le Point, 27/03/2014